A l’occasion du 40ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte, commémorant la mobilisation de tout un peuple derrière son roi pour le recouvrement de nos territoires sahariens alors sous occupation, l’heure est de nous interroger sur les pans traversés par le tourisme dans nos provinces sahariennes dont l’attrait est plus répercutant à l’étranger que chez les Marocains. Etape épique qui doit porter les professionnels à s’y impliquer corps et âme.
Avec cette formidable mobilisation de toutes les forces vives de la Nation, tant politiques que civiles, la question du Sahara marocain nous interpelle vraiment, du moins sur le plan touristique. Le tourisme dans le Sahara marocain est, en effet, un secteur porteur et pourrait jouer facilement le rôle d’une véritable locomotive de développement économique et social dans la région.
Les provinces du Sud du Royaume offrent, de l’avis de tous, un paysage touristique fabuleux, de plus en plus sollicité par des touristes étrangers, achetant leurs packages de TO également étrangers. Mais bien que le produit saharien soit prisé, il demeure insuffisamment exploité. Les atouts dont dispose ce morceau du Maroc, réputé pour ses traditions séculaires en matière d’hospitalité, ne manquent pourtant pas.
Richesses inexploitées
Dotée de paysages naturels variés, allant des dunes de sables aux plages d’une beauté exceptionnelle, la région se prête par excellence au tourisme saharien que les professionnels marocains devraient s’activer à capitaliser. Seulement pour l’heure, le tourisme dans les provinces sahariennes est toujours à un stade embryonnaire.
Si des actions devaient être entreprises dans le cadre promotionnel, afin de mieux faire connaître les potentialités touristiques de cette partie du territoire, le développement touristique ne peut être, malheureusement, aboutir, puisque la totalité des sites intéressants ne sont pas aménagés comme il se doit. Heureusement que le développement touristique de la région soit, actuellement, érigé en vision, grâce à un CPR porteur de nouveaux investissements sans sacrifier, pourtant, à l’intégrité écologique des sites.
La région est appelée à diversifier son produit touristique, à augmenter la capacité d’hébergement au niveau de Tarfaya, Laayoune et Boujdour, et à créer des activités de divertissement dans les stations touristiques, et les sites et monuments historiques et culturels de la région.
Projections
Le contrat-programme prévoit la réalisation de neuf projets relatifs à l’éco-tourisme et au développement durable, quatre projets visant l’animation, le sport et le divertissement ainsi que huit autres liés à la promotion du patrimoine et de l’héritage culturels de la région.
Financés par le secteur privé à hauteur de 98%, soit 3,3 milliards de DH, ces projets contribueront à la concrétisation des objectifs de la vision 2020 fixés pour le développement de la région, dont l’augmentation de la capacité d’accueil pour atteindre 3.300 lits afin de pouvoir accueillir 158.000 touristes par an, ce qui permettra de multiplier par quatre les revenus annuels de la région d’ici 2020.
Les projets retenus dans le cadre de ce contrat-programme concernent en particulier l’organisation de festivals de chants et de danse traditionnels et la construction de complexes touristiques à Laâyoune et Boujdour dans le cadre du programme d’animation.
Le contrat-programme renferme aussi le projet de tourisme environnemental durable qui vise la valorisation des ressources naturelles, à travers 9 projets à réaliser à l’horizon 2025. Ces projets concernent, entre autres, le développement de la station Cap Juby à Tarfaya, la construction d’un hôtel écologique à Laayoune et la création d’un complexe touristique à Boujdour.
Le programme du patrimoine et de l’héritage culturel de la région, qui sera exécuté durant la période 2014-2020, vise, quant à lui, à mettre en valeur l’identité culturelle de la région à travers la structuration de son patrimoine matériel et immatériel et la création d’offres touristiques compétitives.
L’aménagement du lac Gueltat Zemmour à Boujdour est également prévu. Un musée de la Marche Verte verra le jour ainsi qu’un musée de la culture spirituelle à Sakia El Hamra et un institut de la gastronomie et de la culture à Lâayoune.
Niches
Bien sûr, sur le plan des infrastructures et équipements, de formidables efforts ont été accomplis: Un excellent réseau routier desservant le littoral, un aéroport international et le grand port de Laâyoune, pouvant recevoir des bateaux de croisières et des Ferry-boat.
L’infrastructure hôtelière reste insuffisante, surtout pour un meilleur afflux de touristes, néanmoins avec les unités existantes, il y a possibilité d’organiser par le biais d’agences de voyages, nationales et étrangères, des séjours simples ou combinés ou des circuits d’une semaine, par exemple, commençant par Agadir et se terminant par Laâyoune ou Dakhla.
Ce n’est pas tout. Par endroits, existent de magnifiques zones montagneuses offrant des paysages désertiques de pierres, dignes des plateaux de cinéma les plus recherchés. Par des pistes relativement faciles, elles permettent de découvrir le milieu et la vie saharienne, par des randonnées et circuits écologiques.
L’attrait principal reste la découverte de la nature, du milieu désertique et le tourisme d’exploration qui peut être complété par la pratique du kite surf ou par la pêche, sachant que les côtes de notre Sahara sont poissonneuses et riches.
Packages
De tels packages s’avèrent facilement exploitables si toutefois on s’y intéresse de plus près et par des actions soutenues. Nos professionnels, particulièrement les voyagistes, gagneraient à introduire les territoires de notre Sahara dans leurs brochures de vente et leurs sites de réservation. Au même titre que la mise à disposition des promoteurs hôteliers du foncier à des tarifs préférentiels pour encourager l’investissement dans de nouvelles unités et d’espaces d’animation sportive et de loisirs. De cette façon, on peut dire que le collectif professionnel participe réellement à l’œuvre citoyenne, en développant l’économie touristique du Sahara marocain…
Il est certain que les professionnels marocains du tourisme, d’ailleurs des citoyens comme vous et moi, ont le cœur sur les territoires du Sahara marocain, imbus d’une cause qu’ils ne sauront s’en départir. D’ailleurs, au-delà de leur responsabilité patriotique, ils attendent avec impatience de fructifier l’économie de la région par le développement d’une formidable niche à forte valeur ajoutée qu’est le tourisme saharien. Rien qu’à constater ce que déploient les Tunisiens comme offres et packages autour de leurs oasis, malgré l’étendue minime de leur sud saharien, on a une idée de la consistance du travail qui les attend. Il est vrai que des réalisations y ont été faites et des projets sont en cours, mais demeure un immense chantier à valoriser et à capitaliser.
Impliquer le corps professionnel
C’est cette richesse, ces vastes terres de notre territoire qui requièrent encore plus de mobilisation de la part de nos professionnels, à l’heure où l’appel se fait insistant. Ils devraient faire un avec le reste des corps professionnels : FNT, FNIH, FNAVM, FNTT, FNR, fédération des guides, associations professionnelles régionales, CRT, AIH, etc, sont sollicités plus que jamais pour se joindre à l’élan unioniste de toutes les franges de la société. A n’en pas douter, nos professionnels ont toujours fait preuve d’un patriotisme indiscutable, d’une mobilisation sans faille et d’une détermination résolue autour des grandes questions de l’heure, les nationales en premier lieu.
Maintenant que les ennemis de notre intégrité cherchent à semer en vain le doute et la zizanie pour parvenir à des fins perfides, il faudrait que nos professionnels fassent de la question du Sahara marocain un segment à défendre lors des rencontres internationales spécialisées, en faisant du lobbying promotionnel de nos territoires, vantant tantôt les mérites touristiques de la région, tantôt les attaches historiques du Royaume avec les provinces sahariennes. En incrustant cette image d’alliance dans les esprits des vis-à-vis étrangers, on fera preuve de professionnalisme doublé de patriotisme.
C’est à eux de réagir, en investiguant toutes les combinaisons pour le faire bien et juste!
La visite royale ne manquera certainement pas de donner du tonus et une nouvelle dynamique aux investissements dans la région, une opportunité pour les opérateurs et professionnels du tourisme de s’y investir également.
@Tourisme et Gastronomie