« Quand un Marocain consomme 100 litres d’eau par jour, un touriste en consomme 300 », a rappelé Hakima El Haite, ministre déléguée en charge de l’Environnement, lors de la première journée du tourisme responsable organisée à Rabat le 26 janvier 2015. Alors que le royaume s’apprête à recevoir la COP22 et que le secteur touristique – près de 7 % du PIB – accuse une baisse de 1 % des arrivées en 2015, le ministère du Tourisme signe une nouvelle charte du tourisme durable et responsable. Si elle n’a pas force de loi, cette charte renouvelle l’engagement politique du royaume. « On a ajouté les responsabilités relevant de chaque acteur, chaque opérateur de la chaîne », précise Nada Roudes, secrétaire générale du ministère. Vingt-huit organisations publiques et privées se sont ainsi succédé pour la signer.
Sans déclinaison de ces engagements en objectifs chiffrés pour chaque opérateur – à l’image de ce qui se fait pour les nouveaux Objectifs du développement durable de l’ONU -, la charte risque pourtant de rester lettre morte. « Le processus de reporting n’a pas encore été défini, mais on y réfléchit. C’est quelque chose qui n’existait pas dans la première version de la charte », précise la secrétaire générale du ministère. Sa concrétisation est d’autant plus importante que, depuis 15 ans, la stratégie nationale de développement du tourisme a plutôt renforcé la littoralisation, le bétonnage et la privatisation des côtes au dépens des espaces et des ressources naturelles. Le Plan Azur lancé en 2001 devait voir émerger six stations balnéaires de grande envergure.
… malgré le projet de stations balnéaires du Plan Azur
Saïdia, au nord-est, sur la côte méditerranéenne, a été inaugurée en 2009. « Les aménagements réalisés par FADESA (promoteur immobilier) à proximité de la plage annoncent […] l’amaigrissement puis le recul de la plage. Les dunes ne pourront plus assurer leur rôle protecteur face à l’érosion marine et éolienne. La probabilité de surélévation du niveau marin à l’avenir pourra aggraver la situation des infrastructures hôtelières qui bordent la mer », révèle Taieb Boumeaza dans son article… suite de l’article sur Lepoint.fr
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